Il y a encore 3 mois, on pouvait se permettre d’espérer que le secteur financier ne subisse pas les conséquences du coronavirus. Aujourd’hui, ce n’est malheureusement plus le cas. Les réflexions vont désormais dans le sens de la limitation des effets de cette pandémie. Dans cet article, nous faisons un tour d’horizon rapide des grandes conséquences enregistrées sur les risques de crédit.
États des lieux des conséquences du COVID 19 sur les risques de crédit
Avec un niveau de capitalisation sur fonds propres ne dépassant pas les 20 %, le COVID-19 pourrait plomber toutes les banques. Déjà, le sino-britannique HSBC, une banque habituée à faire des plus-values de 60 % en Asie chaque année ne stagne qu’à 7 % en 2020. Cela s’explique par la récession dans laquelle le plus grand marché asiatique (HONG-KONG) s’est plongé. En Italie, c’est le coût de couverture contre les risques de crédit (CDS) qui a pris un coup. C’est ainsi que Intesa Sanpaolo et Unicrédit ont vu leur CDS grimper de plusieurs points.
En général, l’Europe tout entière et l’Asie connaissent depuis janvier 2020, un recul des marchés de financement. Le cabinet DEALOGIC qui a réalisé cette étude rapporte une baisse de 27 % soit 77,3 milliards de dollars pour l’Europe. Le constat est similaire quand on analyse le volume des émissions de dettes dans les pays asiatiques. Cette dernière n’est que de 26,8 milliards depuis janvier 2020.
Il n’y a qu’aux États-Unis que le constat a pendant longtemps semblé aller à contre-courant. Le pays de l’Oncle Sam a en effet, enregistré depuis le début de l’année son deuxième plus fort taux d’émission d’emprunt. Près de 325,5 millions de dollars de dettes émises. Toutefois, depuis le 15 avril dernier, le son de cloche a changé.
Les grandes banques du pays se disent capables de supporter les impacts économiques de la pandémie. Elles appellent toutefois à se préparer au pire, c’est-à-dire à une avalanche de prêts non remboursés.
Quelles mesures face à un avenir incertain?
Ce qui rend redoutable cette pandémie pour le secteur bancaire, c’est le fait qu’on ne puisse estimer une date de sortie de crise. La raison est toute simple, le vaccin du COVID-19 n’est toujours pas disponible. Pour Xavier Fessart, Responsable mondial des prêts à haut rendement, le nouveau coronavirus doit dorénavant faire partie des facteurs de risques étudiés dans les dossiers de prêt. Ainsi, les émissions doivent exiger plus de discernement surtout quand le tourisme, le maritime et les transports sont les secteurs concernés.
Le comité de Bâle dont le rôle est de superviser l’évolution des activités bancaires, s’est également exprimé sur la question. De son intervention, on retient surtout qu’il s’intéresse aux banques créées par des prêts à effets de levier. Il a promis analyser les risques encourus par ces derniers.
Quand on questionne les professionnels du monde des finances, voici les solutions qui émergent.
- Éviter de créer la confusion par le changement des règles en temps de crise
- Faire appel aux réserves de fonds propres et de liquidités
- Ne pas dissimuler les pertes enregistrées
- Renforcer sa stratégie de communication
- Assurer une coordination au plan international
- Encourager la modification des prêts pour redéfinir les échéances et les taux d’intérêt éventuels